Quelques records de chaleur ont été battus : une température de 33 degrés, supérieure de 1,4 degré au record pour cette période constaté le 20 juin 1998, a été enregistrée lundi à Argentan. A Dieppe (Seine-Maritime), le mercure est monté à 32,6 degrés, battant de 1,1 degré le précédent record datant du 19 juin 2000.
Les premières conséquences sur le plan sanitaire ne se sont pas faites attendre, puisque l’on enregistre déjà un mort, un marathonien de 41 ans, qui a subi un terrible « coup de chaleur » lors d’une course au Mont-Saint-Michel: il est mort lundi à l'hôpital de Saint-Malo où il avait été évacué par hélicoptère. Par ailleurs, 29 élèves du collège François-Truffaut de Charly (Aisne), victimes de la chaleur, ont été quant à eux placés en observation à l'hôpital.
Les autorités, tirant probablement les leçons du passé, ont décidé de déclencher le niveau 2 de pré alerte du Plan national canicule dans les départements du Rhône, du Vaucluse et du Territoire de Belfort. Le ministre de la Santé, selon son communiqué « a demandé aux préfets d'activer leurs plans de gestion d'une canicule départementale à la suite d'une information de l'Institut de veille sanitaire estimant que la vague actuelle de chaleur pourrait présenter un risque sanitaire pour la population à partir du 21 juin dans ces trois départements ». Il est également précisé que « les prévisions météorologiques de lundi soir prévoient que dans les départements de l'Ardèche, du Bas-Rhin, des Bouches-du-Rhône, de la Drôme et de la Haute-Saône les températures pourraient approcher ces mêmes seuils de canicule pour les 3 jours à venir ».
Dans le même temps, la sécheresse se confirme, avec la multiplication d’arrêtés préfectoraux imposant des mesures de restriction des prélèvements d'eau. Le dernier département en date, le 28ème de la liste, est l’Hérault, où les cours d’eau sont de plus en plus fragilisés : on y constate d'ores et déjà une mortalité supérieure à la normale pour les poissons. La Lergue et l'Orb ont des débits proches de ceux observés tous les 50 ans. Les observations sont du même ordre pour le fleuve Hérault à Agde avec une fréquence de retour observée de 25 ans.
Enfin, ces derniers jours sont caractérisés par une dégradation sensible de la qualité de l’air en Ile-de-France, en Rhône-Alpes et dans les Bouches-du-Rhône notamment. Le premier seuil d’alerte à l’ozone - ce gaz irritant qui se forme par réaction entre certains polluants automobiles et industriels soumis au fort rayonnement solaire et en l’absence de vent -, fixé à 180 microgrammes par m3, a été atteint dans ces régions. Ce seuil nécessite le déclenchement de la procédure d’information de la population, tout particulièrement à destination des personnes fragiles. Un risque d'aggravation de la situation étant annoncé pour ce mardi dans les Bouches-du-Rhône et les Alpes-Maritimes, les mesures préventives de limitation de 30 km/h de la vitesse autorisée des véhicules \"dans la limite de 70 km/h\" ont été reconduites.